Lettre à Marion



Je suis encore songeuse de ces jours passés à tes côtés.
Je pense à toutes ces parcelles de folie et de bonheur que nous avons accumulées au fil de nos pas.

Je pense au visible :
Ce son de guitare et les voix chantantes. Le parcours nocturne qui prend fin : nous avons trouvé le point de chute et comme un univers parallèle après ce palier...
Ce jour qui se lève quand nous partons : où est passé le temps Marion?
Ce personnage en partance, conscient que sa vie n'est que chemin... crois-tu qu'il soit encore en mouvement?
Ce sable sous nos pieds et nos yeux heureux perdus dans le paysage... Les étoiles plus nombreuses que les grains de ce sable qui glissent dans ma main... J'en suis restée songeuse tu sais.
Le goût du vin avec la glace au yaourt et le yuzu et la chaleur de nos paroles...
Les reflets de l'eau au parc, là-haut et le soleil sur notre peau.
Le parfum des fraises.
Ce poulet-coco et comme un cœur d'Afrique un instant.
Cette folle jeunesse qui rêve de présider le monde tout en s'évadant dans les vapeurs d'une fumée bienfaitrice.
Nos yeux qui s'ouvrent sur le matin
Le thé à la menthe bienfaisant : merci !
Le vent et les bonbons qui s'envolent, et puis le vent à nouveau et les bonbons qui fuient partout dans la cour décorée. 
Nous, libres...
Nos rires qui résonnent par delà la ville.
Et nos larmes qui semblent parsemer les trottoirs à l'heure du couvre-feu

Toute la ville est habitée de nos émotions désormais...

Entre toutes ces choses, dans la folie des instants je ressens aussi l'invisible : la compréhension commune du mouvement des choses, de nos changements ; la profondeur de ton écoute ; l'amour qui transparaît dans les gestes, dans les yeux, dans le rythme ; un instinct dédoublé ; le temps qui s''arrête et la ville qui s'ouvre à l'infini...  

Tout ça et puis...
Et puis...
Comme de l'évidence Marion !

Merci... Tellement. 


"On ne demande pas de preuves à l'amitié, mais des évidences" Philippe Soupault




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