Le printemps

L'esprit encore attaché aux vagues oniriques de la nuit...
Mais les yeux prêts à accueillir le réel.
J'ouvre les volets.

Un brouillard matinal s'est installé sur la vallée, et il recouvre presque ces montagnes que j'aime tant.
Seuls quelques espaces semblent résister, perçant la ouate d'un vert assuré.
Dans la vallée que, d'habitude je vois serpenter au loin, tout se confond aujourd'hui avec le gris du ciel.
Le son des gouttes de pluie rythment mon cœur tout à coup.
Et c'est tout mon corps qui semble vouloir se mettre en automne. 

Déséquilibre

Et...  je l'aperçois !
Je le vois.
Je le vis.

Le cerisier en fleur.

Il est là, trônant au milieu du paysage que je contemple et dont mon corps semble vouloir s'approprier chaque parcelle.
Au premier plan.

Il inonde de sa présence tout ce qui l'entoure.
Fier d'être, à lui seul, le printemps !
Chacune de ses fleurs lance un écho à la nature environnante.
Je vois alors le verdoyant. La couleur.
Et alors ce brouillard qui semblait si épais il y a quelques instants, se pare de légèreté.
Il n'est plus qu'un simple voile.
Pris dans le mouvement.

Alors mon corps se redresse.
Alors mon sang se réchauffe.
Alors mes mains crépitent.
Il n'est pas temps d'hiberner, pas encore !

Le printemps est bien là.
C'est le cerisier en fleur qui l'a soufflé à mes yeux ce matin... 

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